PAGES DE E.T.
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Re: PAGES DE E.T.
Le cancer était comme une épée qu’elle s’était plantée dans le cœur, une estafilade à la poitrine et, une pointe à la manière de PROUST, qui la tuerait si elle se l’enlevait.
je ne sais pas si tu as vu avec tes filles Kirikou et la sorcière, mais la sorcière devient vivante quand Kirikou enlève l'épine qui est plantée dans son dos et qui la fait souffrir en permanence ce qui explique (dans le film) sa méchanceté.
Personne ne sait qui a mis cette épine, mais vivre avec ce n'est pas vivre.
Ma manière de réagir. Tu as une écriture magnifique. Un plaisir de te lire.
Giboulée
« tu es guérie ! »
Pas du tout, je pense à lui tous les jours…
Alors je n'ai pas trouvé le moyen d'enlever l'épine.
Je peux toujours me raconter n'importe quoi, mais ça marche pas.
J'ai mis deux ans à parler de lui en psy et c'est là que je lui ai écrit. La psy m'avait demandé de renouer des liens.
Elle me dit que j'ai toujours besoin de penser à lui pour tenir debout et que chaque chose en son temps.
Date : 8 septembre 2005 17:38:07 GMT+02:00
Dear Camille,
I am sorry, my french is no longer good enough to write back but I have no problems understanding and reading it. I have received your letter and I will answer you soon. I am also willing to meet you but I have to find an appropriate time. I will try and contact you again by mail in the next week.
Regards,
Nous avons échangé durant une année et puis il a écrit qu'il ne pouvait rien pour moi. Il n'a évidemment jamais trouvé le temps approprié pour notre revoyure, Puis
Date: 22 août 2007 20:33:07 GMT+02:00
Ma chère Camille,
Je ne veux pas que tu cite mes lettres ou mon nom dans ton livre ou quoi que soit que fasse référence à mon identité.
J'ai un droit à ma vie privée. Et malgré le grand amour qui nous a lié dans le passée (et que je n'ai pas oublié) j'avais et j'ai le droit à choisir une autre vie.
Excuse moi le Français très mauvais, mais je croix que tu me comprends au moins par rapport à ce désir. Georg »
Alors je n'ai pas trouvé le moyen d'enlever l'épine.
Je peux toujours me raconter n'importe quoi, mais ça marche pas.
J'ai mis deux ans à parler de lui en psy et c'est là que je lui ai écrit. La psy m'avait demandé de renouer des liens.
Elle me dit que j'ai toujours besoin de penser à lui pour tenir debout et que chaque chose en son temps.
Date : 8 septembre 2005 17:38:07 GMT+02:00
Dear Camille,
I am sorry, my french is no longer good enough to write back but I have no problems understanding and reading it. I have received your letter and I will answer you soon. I am also willing to meet you but I have to find an appropriate time. I will try and contact you again by mail in the next week.
Regards,
Nous avons échangé durant une année et puis il a écrit qu'il ne pouvait rien pour moi. Il n'a évidemment jamais trouvé le temps approprié pour notre revoyure, Puis
Date: 22 août 2007 20:33:07 GMT+02:00
Ma chère Camille,
Je ne veux pas que tu cite mes lettres ou mon nom dans ton livre ou quoi que soit que fasse référence à mon identité.
J'ai un droit à ma vie privée. Et malgré le grand amour qui nous a lié dans le passée (et que je n'ai pas oublié) j'avais et j'ai le droit à choisir une autre vie.
Excuse moi le Français très mauvais, mais je croix que tu me comprends au moins par rapport à ce désir. Georg »
Dernière édition par E.T. le Jeu 27 Aoû - 12:26, édité 2 fois
E.T.
Re: PAGES DE E.T.
E.T. a écrit:Pas du tout, je pense à lui tous les jours…
Puis-je dire que tu es restée "fixée" à un certain stade ?
Que voudrais-tu vivre maintenant ? Et quels moyens pourrais-tu mettre en oeuvre pour y arriver ?
Invité- Invité
Une lettre de quelques centaines de pages pour une réconciliation ATTENTION JE RISQUE DE VOUS CHOQUER !
En aucun cas elle ne donnerait le droit à Georg de lui interdire de ne vivre qu’avec sa mémoire qui transcende le temps et l’espace. Leur histoire avait été éphémère à cause de leur maladresse et pourtant liée à l’éternité. Ce monde invisible était la source de sa création et elle rêvait qu’il partage avec elle cette compréhension. La mémoire affective de Camille était intelligente et Georg voulait l’ignorer.
« J’ai décidé de poursuivre Georg en continuant le Récit, glissait Camille à Claude.
– Tu lui attribues des vertus certainement improbables.
– D’ouverture vers la maturité et l’esprit, oui, affirmait Camille.
– Quelle prétention ! lui soufflait Claude.
– Je sais, mais les bouquins sont faits pour ça.
– Te souviens-tu de ton professeur de stylistique ?
– Son Waltenberg est merveilleux, assurait Camille.
– Son Max pense en écrivant son roman : « Reconnais-moi, moi qui fais tout pour qu’en moi tu puisses te reconnaître, un combat de la reconnaissance. » Il te ressemble, tu sais…
– Oui, il écrit l’effet que me fait son livre : « Ce livre a mis Max en état de rage parce qu’il s’est rendu compte en le lisant que c’est exactement ce qu’il aurait voulu écrire, ce qui aurait, en un coup de tonnerre, établi sa réputation de romancier singulier, et il se met à haïr le romancier qu’il aurait voulu être, comme il hait le lecteur qu’il voudrait avoir. »
– Tu veux devenir romancière ?
– Non, je veux juste m’éreinter à écrire une lettre de quelques centaines de pages à Georg pour qu’il accepte de venir boire un café ou un Monaco avec moi au café de Flore.
– Tu la veux, ta réconciliation ?
– Oui, mais je ne peux pas la faire toute seule…
– Tu vas souffrir encore plus !
– Je connais l’ampleur de ma souffrance.
– As-tu pensé que ce pourrait être la dernière fois qu’il te permettra de le voir et que ta souffrance deviendra incommensurable ?
– Si c’est le prix que j’ai à payer pour le voir le temps de ce rendez-vous, pour éprouver de nouveau le soubresaut de la reconnaissance – le frisson qui me parcourait qui surprenait Frédéric de Lesquin – je l’accepte.
– …Ta quête du Graal dont le seul intérêt est qu’elle ne s’arrête jamais…
– Effectivement et je suis prête à affronter bien davantage encore. Mon deuil ne peut se faire que je n’ai écrit ce livre, le lui ai offert et un soupçon de pardon, lui avoir dit mon amour qu’il ne peut m’interdire. Tu vois, il n’y aura d’ailleurs pas de deuil parce que mon amour pour lui est éternel, mais je dois tourner le dos à la souffrance et le deuil est là : l’histoire existe dans le roman. S’il n’y a plus d’ouverture, il reste le cancer sans rémission…
– Suicide ?
– Autorisé et discret.
– Mais, il y a vingt ans tu étais contre ! tu pensais qu’un jour Georg réaliserait que vous vous étiez reconnus et rencontrés et que c’était immuable.
– Je m’attends à ce qu’il me porte le coup de grâce et je ne peux plus continuer des années et des années à vivre un monde imaginaire avec lui alors qu’il y est hermétique. Je pensais qu’il ne tuerait pas les rêves, mais il veut rester les pieds sur terre.
– Pourquoi le Flore ?
– Symboliquement, pour fêter ce livre, le mystique café, à côté du Bonaparte, où lui m’avait embarquée dans la conquête de moi-même avant tout et aussi parce que les paroles seront inutiles, comme pour une de mes précieuses fêtes dans un décor chargé d’esthétisme et de signification, qui laisse sans voix, un lieu extraordinaire capable de libérer les sons. »
Camille les ferait glisser vers la reconnaissance de leur enfant : leur histoire commune et elle siroterait son Monaco parce qu’elle n’aimait pas l’âpreté de la bière. L’adoucissant avec de la grenadine, elle en buvait parce qu’il lui avait affirmé que, sans bière, elle passait à côté d’un délice.
« J’ai décidé de poursuivre Georg en continuant le Récit, glissait Camille à Claude.
– Tu lui attribues des vertus certainement improbables.
– D’ouverture vers la maturité et l’esprit, oui, affirmait Camille.
– Quelle prétention ! lui soufflait Claude.
– Je sais, mais les bouquins sont faits pour ça.
– Te souviens-tu de ton professeur de stylistique ?
– Son Waltenberg est merveilleux, assurait Camille.
– Son Max pense en écrivant son roman : « Reconnais-moi, moi qui fais tout pour qu’en moi tu puisses te reconnaître, un combat de la reconnaissance. » Il te ressemble, tu sais…
– Oui, il écrit l’effet que me fait son livre : « Ce livre a mis Max en état de rage parce qu’il s’est rendu compte en le lisant que c’est exactement ce qu’il aurait voulu écrire, ce qui aurait, en un coup de tonnerre, établi sa réputation de romancier singulier, et il se met à haïr le romancier qu’il aurait voulu être, comme il hait le lecteur qu’il voudrait avoir. »
– Tu veux devenir romancière ?
– Non, je veux juste m’éreinter à écrire une lettre de quelques centaines de pages à Georg pour qu’il accepte de venir boire un café ou un Monaco avec moi au café de Flore.
– Tu la veux, ta réconciliation ?
– Oui, mais je ne peux pas la faire toute seule…
– Tu vas souffrir encore plus !
– Je connais l’ampleur de ma souffrance.
– As-tu pensé que ce pourrait être la dernière fois qu’il te permettra de le voir et que ta souffrance deviendra incommensurable ?
– Si c’est le prix que j’ai à payer pour le voir le temps de ce rendez-vous, pour éprouver de nouveau le soubresaut de la reconnaissance – le frisson qui me parcourait qui surprenait Frédéric de Lesquin – je l’accepte.
– …Ta quête du Graal dont le seul intérêt est qu’elle ne s’arrête jamais…
– Effectivement et je suis prête à affronter bien davantage encore. Mon deuil ne peut se faire que je n’ai écrit ce livre, le lui ai offert et un soupçon de pardon, lui avoir dit mon amour qu’il ne peut m’interdire. Tu vois, il n’y aura d’ailleurs pas de deuil parce que mon amour pour lui est éternel, mais je dois tourner le dos à la souffrance et le deuil est là : l’histoire existe dans le roman. S’il n’y a plus d’ouverture, il reste le cancer sans rémission…
– Suicide ?
– Autorisé et discret.
– Mais, il y a vingt ans tu étais contre ! tu pensais qu’un jour Georg réaliserait que vous vous étiez reconnus et rencontrés et que c’était immuable.
– Je m’attends à ce qu’il me porte le coup de grâce et je ne peux plus continuer des années et des années à vivre un monde imaginaire avec lui alors qu’il y est hermétique. Je pensais qu’il ne tuerait pas les rêves, mais il veut rester les pieds sur terre.
– Pourquoi le Flore ?
– Symboliquement, pour fêter ce livre, le mystique café, à côté du Bonaparte, où lui m’avait embarquée dans la conquête de moi-même avant tout et aussi parce que les paroles seront inutiles, comme pour une de mes précieuses fêtes dans un décor chargé d’esthétisme et de signification, qui laisse sans voix, un lieu extraordinaire capable de libérer les sons. »
Camille les ferait glisser vers la reconnaissance de leur enfant : leur histoire commune et elle siroterait son Monaco parce qu’elle n’aimait pas l’âpreté de la bière. L’adoucissant avec de la grenadine, elle en buvait parce qu’il lui avait affirmé que, sans bière, elle passait à côté d’un délice.
Extrait d’un tapuscrit en cours : Interdits ordinaires
Dernière édition par E.T. le Mer 23 Sep - 19:31, édité 1 fois
E.T.
A noter : Pascal Quignard sur le suicide
Emission La grande Librairie sur la cinquième : http://www.france5.fr/la-grande-librairie/index.php?page=article&numsite=1403&id_article=12536&id_rubrique=1406
avec l'intervention de Pascal Quignard sur le suicide
Dernier royaume
Tome 6 : "La Barque silencieuse"
Pascal Quignard
Ed. Le Seuil, septembre 2009
252 p. - 18 euros
avec l'intervention de Pascal Quignard sur le suicide
Dernier royaume
Tome 6 : "La Barque silencieuse"
Pascal Quignard
Ed. Le Seuil, septembre 2009
252 p. - 18 euros
E.T.
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