Tumeur : chercher la faille..

Repérer le talon d’Achille des tumeurs pour les attaquer là où ça fait mal, c’est possible ! Cela s’appelle la médecine «personnalisée». Explications avec Jean-Charles Soria, cancérologue à l’institut Gustave Roussy.

Vous êtes venu à l’ASCO avec « une bonne nouvelle », laquelle ?
De même que chacun d’entre nous est unique, chaque cancer, mais aussi chaque tumeur est unique. Or, nous sommes aujourd’hui capable d’établir le profil haute définition d’une tumeur grâce à un outil de pointe permettant de prendre sa « photo » moléculaire. On va ainsi repérer ses anomalies, responsables de la progression de la maladie, et donc pouvoir proposer au patient le traitement qui va cibler son talon d’Achille. C’est l’objet des deux études* menées par l’IGR, présentées ici à Chicago. C’est ce qu’on appelle la médecine « personnalisée » ou de précision. Une large variété de tumeurs est concernée : urogénitales, gynécologiques, gastro-intestinales, poumons etc.

Est-ce que tout le monde a accès à cette technique ?
Cela se pratique pour l’instant dans un petit nombre de centres sur le territoire. Cette initiative est réservée aux patients réfractaires aux traitements standards, et présentant des formes avancées de cancer (stade 4, cancers métastatiques). Il faut savoir que la France est leader dans ce domaine au niveau international.

Quel est l’objectif ?
Stabiliser la tumeur voire la faire fondre, et augmenter la durée de vie du patient sans maladie (c’est-à-dire sans que l’on puisse détecter les signes de sa présence, NDLR). Actuellement un cas sur trois.
*Etudes Moscato et Saphir 01, présentées le 1er juin à l’ASCO source: rose magazine