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une approche innovante contre un cancer de l'intestin

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une approche innovante contre un cancer de l'intestin Empty une approche innovante contre un cancer de l'intestin

Message  ALINEA Ven 5 Fév - 11:31

INFOGRAPHIE - L'entreprise française Advanced Accelerator Applications (AAA) utilise le Lutathera, un médicament qui permet d'irradier les tumeurs de l'intérieur.

Grâce à un médicament innovant, l'entreprise française Advanced Accelerator Applications (AAA) a obtenu un beau succès contre un cancer plutôt rare, les tumeurs neuroendocrines de l'intestin moyen, contre lequel il n'existe aucun autre traitement efficace. Le principe de ce nouveau traitement, appelé Lutathera, consiste à accrocher un atome radioactif à une molécule qui agit comme un vecteur et va se faire capturer par des récepteurs chimiques spécifiques aux tumeurs. Alors, l'élément radioactif se désintègre et émet des rayonnements qui vont entraîner la mort des cellules cancéreuses, en limitant les effets sur les cellules saines qui sont autour. Cette approche innovante contre les tumeurs est en fait une forme de radiothérapie interne ciblée qui ouvre de vastes perspectives pour traiter les tumeurs diffuses et les métastases, la plupart du temps inopérables.
L'essai clinique mené par AAA sur 230  malades dans le monde, la moitié traitée avec Lutathera, et l'autre avec le meilleur traitement de référence actuel, l'octreotide, a permis de prouver que le nouveau traitement permet de ralentir très sensiblement la progression des tumeurs, et d'améliorer la survie des patients. La durée moyenne de survie sans progression des tumeurs passe de 8 mois avec le meilleur traitement existant à plus de 30 mois, un chiffre qui pourrait encore s'améliorer, car il correspond à la durée de l'étude, qui est encore en cours.

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Mortalité réduite de moitié
De manière également significative, le nouveau traitement réduit presque de moitié la mortalité des patients traités. Ces chiffres ont été présentés fin janvier au symposium de cancérologie gastro-intestinale de l'Association américaine d'oncologie (Asco) à San Francisco par le Pr Jonathan Strosberg, du Moffitt Cancer Center en Floride. «C'est un résultat spectaculaire, avec une efficacité qu'on n'observe pas souvent avec les nouveaux traitements en cancérologie », commente le Dr Christophe Le Tourneau, oncologue à l'Institut Curie, qui n'a pas participé à l'essai clinique. «Dès que l'essai sera terminé, d'ici à quelques mois, nous allons déposer une demande d'autorisation de mise sur le marché», explique Stefano Buono, PDG de l'entreprise AAA. En fait, l'efficacité du produit est telle qu'il peut déjà être prescrit en France grâce à une autorisation temporaire d'utilisation décernée par l'Agence du médicament.
L'idée d'irradier les tumeurs diffuses est assez ancienne, mais elle a longtemps été confinée à des niches, faute de vecteurs capables d'apporter les éléments radioactifs au plus près des tumeurs. «On utilise depuis longtemps l'iode 131 radioactive pour traiter les cancers de la thyroïde, mais c'est un cas très simple, car l'iode est directement piégé par la thyroïde », explique le Pr Philippe Ruszniewski, chef du service de gastro-entérologie à l'Hôpital Beaujon, à Clichy, où une dizaine de patients ont participé à l'essai du Lutathera.

«Les tumeurs neuroendocrines de l'intestin moyen sur lesquelles nous avons mené l'essai sont des pathologies très particulières, dont l'évolution est en général plutôt lente», précise le Pr Ruszniewski. Certaines de ces tumeurs ont comme autre particularité d'avoir des cellules avec de nombreux récepteurs à la somatostatine, une hormone fabriquée normalement par l'organisme. Les biologistes ont tiré parti de cette particularité en accrochant le produit radioactif à une molécule, le dotatate, proche de la somatostatine, qui est elle aussi fixée par les récepteurs des cellules cancéreuses.

Traitement à grande échelle
«La force du Lutathera est de combiner un radionucléide, le Lutétium 177, et un vecteur, le dotatate, qui sont tous les deux très efficaces», explique le Pr Jean-Philippe Vuillez, vice-doyen de l'enseignement au CHU de Grenoble et président de la Société française de médecine nucléaire. Le Lutétium 177 est ce que les physiciens appellent un émetteur bêta: sa désintégration émet une particule bêta, un électron. Cette particule est assez énergétique pour endommager les cellules cancéreuses et entraîner leur mort, mais son rayon d'action est en revanche très limité, moins de 3 millimètres, ce qui évite d'affecter les cellules saines proches des tumeurs. Le Lutétium 177, qui n'existe pas de manière naturelle et doit être produit de manière artificielle, a une durée de vie courte: 50 % de la quantité de départ se désintègre en moins de sept jours, ce qui fait qu'il doit être utilisé rapidement après sa production.

«L'efficacité de ce traitement, qui a été inventé il y a une dizaine d'années aux Pays-Bas, était connue depuis longtemps, mais son usage restait malheureusement réservé à quelques universitaires de haut niveau qui en connaissaient l'existence. L'essai clinique de phase III mené par AAA est très important, car il va rendre le traitement disponible à une bien plus grande échelle», se réjouit Ulli Koester, physicien à l'Institut Laue Langevin à Grenoble, un réacteur nucléaire de recherche où va être produit le Lutétium 177 pour la société AAA.source : le figaro
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