Pourquoi nous/ ils méditent...

Médecin psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne de Paris, Christophe André a découvert les travaux de Jon Kabat-Zinn et de Zindel Segal au début des années 2000. Ce sont à ces deux scientifiques américains que l’on doit “la pleine conscience”, cette technique inspirée de la méditation bouddhiste qui vise à mieux contrôler son stress et ses angoisses. Depuis, il aide ses patients grâce à cette méthode qui rencontre un succès grandissant. Et, la bonne nouvelle, c’est que tout le monde peut la pratiquer au quotidien pour (re)trouver un peu de sérénité.

Comment combattre efficacement le stress ?
On peut tout d’abord essayer de limiter l’exposition aux sources de tensions et d’angoisses. Si, par exemple, vous êtes speed le matin, essayez de vous lever un peu plus tôt pour avoir davantage de temps. Ensuite, il s’agit de limiter notre réactivité au stress, qui est un grand dérégulateur émotionnel. Il produit hostilité, inquiétude et tristesse. Et c’est ici qu’intervient la méditation qui va nous aider à limiter ces réactions toxiques. La dernière chose à faire, c’est de ne pas négliger les modérateurs de stress que sont l’exercice physique, une bonne alimentation et les liens sociaux.

Que se passe-t-il quand on médite ?
La méditation est à notre esprit ce que l’entraînement physique est à notre corps. Si on la pratique régulièrement, elle va nous aider à modifier nos variables émotionnelles et psychologiques. Concrètement, pendant une séance de pleine conscience, on demande aux gens d’arrêter de faire des choses pendant dix minutes, de fermer les yeux et de centrer leur attention sur l’instant présent. Faire cela chaque jour, ce qui est loin d’être évident, augmente notre capacité à ne pas nous laisser embarquer dans des ruminations.
Si, par exemple, vous êtes pris d’un sentiment d’urgence parce que vous ne savez pas comment vous allez faire tout ce qui vous incombe, la meilleure solution ne sera pas de vous jeter dans l’action mais de vous arrêter pour voir ce que cette situation provoque en vous : barre sur la poitrine, tripes nouées, pensées négatives... S’arrêter et observer sans vouloir contrôler, nous apprend à cultiver un recul salutaire.

Dans notre quotidien fait de sollicitations continues, est-ce envisageable de s’astreindre chaque jour à la méditation ?
L’être humain a des besoins fondamentaux : du calme, de la lenteur, du repos et de la continuité. Notre époque nous prive de tout cela. Plus une société est speed, plus il faut donner à notre cerveau des temps de pause ! Il ne s’agit pas de partir vivre dans un monastère. Il s’agit d’équilibrer. C’est la clé.