DSS : "on peut se dire aurevoir plusieurs fois"

Dans un livre court, une centaine de pages, et très personnel, David Servan-Schreiber fait le bilan de son long combat contre le cancer, plusieurs fois victorieux et semé de rechutes.
Avec lucidité, et de façon lumineuse, il parle de la douleur, de la peur et du courage face au mal, mais aussi de l’espoir, de la force de vivre, et de ses rêves d’avenir. Écrit par un homme que la maladie atteint mais ne brise pas, ce témoignage poignant évoque la mémoire de Jean-Dominique Bauby et de son Scaphandre dans la manière qu’il a de nous faire aimer la vie en regardant la mort en face.

ON PEUT SE DIRE AU REVOIR PLUSIEURS FOIS

David SERVAN-SCHREIBER

« Tôt ou tard, il allait revenir. Je connaissais les pronostics de mon cancer. Je pouvais retarder l'échéance, gagner des années, presque l'oublier, mais cette fois c'était "the Big One", comme disent les Californiens qui redoutent un tremblement de terre dévastateur.
Cette rechute m'a amené à me poser les questions les plus graves, peut-être les plus importantes, de ma vie : si je suis rattrapé par la maladie alors que je pense, mange, bouge, respire et vis anticancer, alors que reste-t-il d'Anticancer ?
C'est pour répondre à cette question que j'écris aujourd'hui.
Ce livre est aussi l'occasion, pour moi, de dire au revoir à tous ceux qui ont apprécié mes livres précédents ou qui sont venus m'écouter. Quoiqu'il arrive, j'ai le ferme espoir que cet au revoir ne sera pas le dernier.
On peut se dire au revoir plusieurs fois. »

David Servan-Schreiber

Marielea,
oui moi aussi, j' ai vu son livre dans la petite librairie près de mon travail. J'ai hésité à l'acheter, 14 euros tout de même.
C'est trop triste d'apprendre cette mauvaise nouvelle et cela me fait de la peine pour lui.
En plus, cela me redonne une de ces trouilles, je ne suis pas prête à revivre un autre combat. C'est trop dur et trop douloureux.
Et toi, comment as-tu réagi ?

Je ne sais pas ce que DSS veut dire, mais je pense au livre tibétain de la vie et de la mort. l'auteur parle des ces personnes qui quand elles cessent de travailler prennent un temps très long pour se préparer au passage de la mort, pour le réussir.Et au fond de moi, je me demande si ce n'est pas une autre recherche quand on sait que son temps sur cette terre est compté.

Il put y avoir un ailleurs et là oui, on peut se retrouver et il peut y avoir des au revoirs et non pas des A Dieu.

Bonjour, @Anastasia: oui, c'est très triste.. mais cela ne remet absolument pas en cause les principes qu'il a collecté dans ses ouvrages.. les preuves étaient scientifiques.. lui n'ayant rien inventé, il a cherché et trouvé toutes les études qui tendaient à créer ce que certains ont appelé la méthode anticancer. jamais, il a été dit que cela guérissait )) mais cela potentialise les chances de guérison. J'avais trouvé - je l'ai dit ici ou là clic - qu'il n'avait pas assez insisté sur le côté psychologique et gestion des émotions...ce que j'avais trouvé auprès de Bernie Siegel, Anne Ancelin, Simonton.... dans ce livre, il précise qu'il n'a pas assez gardé sa sérénité, son calme et sa quiétude ,emporté qu'il fut par le succés de ses livres. De plus, à mon sens, les polémiques auxquelles il dut faire face , avec tous ces détracteurs qui voulaient tirer la couverture médiatique vers eux, ne lui a surement pas fait de bien... Une chose qui m'avait aussi étonnée, c'était qu'il était athé.. or là, il parle de Jésus, d'après, de se retrouver ... Anastasia, j'ai trouvé dans ce livre - que je ne voulais pas lire au départ- bcp de lumière, de sérénité... bien sûr, il exprime sa peur de la mort, sa tristesse de ne pas voir grandir ses enfants.. cela n'empêche que l'on sent tellement d'amour dans ses pages.. que cela rassure. J'ai senti dans cet ouvrage, tout petit, un "n'ayez pas peur !"..
De plus, il a vécu 19 ans après le premier diagnostic.. alors qu'on lui prédisait 3 à 4 ans
Beaucoup son ttrès émus, très fachés, disent des "non pas lui".. mais c'est ainsi.. lui même est respectueux de son destin, il est comme les Boudhistes dans la mouvance du "oui, j'accepte " qui n'est nullement de la résignation..
Quant au titre, j'avais effectivement effectivement pensé comme Giboulée.. mais après la lecture, je penche vers une autre explication;): comme Elisabeth Kubler-Ross et beaucoup d'autres le conseillent, il fait la paix avec tous ses amis ou pas, sa famille, il cloture les "histoires inachevées " de EKR..et entreprend de dire aurevoir à tous ses amis qui le visitent. Et comme il croit encore à sa rémission, il leur dit que ceci est un aurevoir, mais pas un adieu, qu'ils pourront se dire aurevoir une autre fois, s'il est encore là je trouve cela beau.. de plus, il envisage de laisser des messages à ses enfants qu'il ne verra peut être pas grandir .. j'avais envisagé cela..

bonjour! les deux façons d'interpréter son satisfaisante pour moi.. c'est vrai que j'avais aussi été étonnée qu'il ne soit pas croyant .. parce que même sans religiosité, on peut croire en une force divine, lumineuse, d'energie?? en tout cas, j'ai reçu ce livre comme un apaisement...moi aussi, marielea, j'avais hésité à l'acheter.. (un peu comme un déni ?).. mais je ne regrette pas.

A vous toutes,

Le cancer nous a confronté avec l'éventualité de notre propre fin.

Je n' ai pas oublié ce moment.

Aujourd'hui, je déguste chaque moment de mon présent, de partage avec les autres.

Ce site m' a été un soutien fort fort précieux.

MERCI MERCI